mercredi 10 septembre 2014

Autant en emporte le temps


Ça y est. Après trois ans, une page se tourne. J'ai passé mon dernier examen, mon dernier oral avec succès, et aujourd'hui je peux dire que j'ai presque obtenu mon master de Management Interculturel, que j'en ai terminé avec cette grosse page de ma vie qu'est l'ISIT. Certes, je n'ai pas encore le papier en main, mais dans ma tête j'en ai déjà terminé avec cet épisode de ma vie.

Et pourtant, quel épisode ! Il y a trois ans, j'ai quitté Strasbourg pour emménager à Paris, ayant intégré cette grande école de traduction et de communication sur dossier. Je n'y croyais pas, faire mes études à Paris avait toujours été mon rêve, prendre mon indépendance, voler de mes propres ailes, m'envoler... Je ne pensais pas partir si loin ! Après trois premiers mois à Paris un peu difficiles, un hiver rude passé en colocation dans une minuscule chambre de 12 m², je suis partie pour l'Angleterre, où j'ai passé six mois de rêve. Étrangement, la séparation avec mes amis et ma famille me semblait moins difficile qu'à Paris. J'ai vécu le rêve Erasmus comme il se devait, sans trop d'abus non plus mais en profitant bien de ma vie d'étudiante. J'ai pris mes premiers cours de journalisme, que j'ai adorés, réétudié l'histoire, l'art... J'ai fait tout ce que j'aimais sans limites pendant six mois. Puis le retour à Paris. Difficile. Seule, mes amis étant tous restés dans leur pays d'adoption jusqu'à la rentrée. J'ai tout de même beaucoup apprécié ma première année de master. J'ai rencontré des personnes exceptionnelles, qui seront des amis pour la vie. J'ai réalisé des projets qui m'ont plu, je me suis épanouie dans mes études, et j'ai appris à vivre seule, et à être heureuse seule. J'ai trouvé une forme d'équilibre, de sérénité, malgré les aléas de la vie. Puis la dernière année d'études déjà, en alternance cette fois, avec ce rythme difficile bien qu'avantageux. Pour la première fois, j'ai enfin pu m'assumer entièrement financièrement, en sus de rembourser le prêt que j'ai contracté pour payer mes études et qui n'a cessé de m'angoisser. L'année est passée en un éclair... En y pensant, j'ai une boule dans la gorge et envie de fondre en larmes, à la fois si heureuse et si triste que cette page de ma vie se tourne.

Malgré tous les énervements, les dossiers perdus, les rapports refaits, l'administration déplorable, l'ISIT a énormément compté pour moi. J'y ai rencontré certains de mes meilleurs amis, je me suis épanouie intellectuellement et ce parcours m'a permis de savoir avec certitude ce que je voulais faire de ma vie, j'y ai vécu des expériences uniques, et bien sûr j'y ai rencontré l'homme exceptionnel qui partage désormais ma vie et avec qui je continue sur le chemin qui se trace devant moi. Car si cette page se tourne, c'est pour laisser place à un avenir radieux : dès demain je commence mes premiers jours chez Total, pour y découvrir un nouveau poste, de nouveaux collègues, de nouvelles responsabilités, de nouvelles tâches, de nouveaux locaux... Et d'ici deux semaines, je quitterai définitivement mon poste actuel chez Orange pour être à plein temps chez Total, aller tous les matins au travail avec ma moitié, commencer ma nouvelle vie en somme. Mi-octobre, je commencerai les cours, en espérant m'y épanouir tout autant et avoir le plaisir de découvrir de nouvelles choses, de nouvelles connaissances, et de ne pas regretter d'avoir pris la décision de me lancer pour trois ans encore d'études.

Mais moi, l'allergique au changement, l'angoissée de l'évolution, je me surprends à avoir envie de ce changement. J'ai envie de ce pas en avant, de tourner cette page et de savoir ce que l'avenir nous réserve. J'ai hâte de commencer mon nouveau travail, hâte de commencer les cours, et surtout hâte de déménager. Car c'est la prochaine étape : emménager avec mon amoureux dès que nous aurons tous les deux une situation stable et qu'il saura vers quoi il se dirige à la fin de son contrat chez Total. Même si ça peut être angoissant et stressant, je ne peux m'empêcher de sourire et d'être excitée à l'idée de faire le tri dans mes fringues, de faire de la place dans mes placards, de trier et jeter mes vieilles affaires pour laisser la place au neuf. Nous avons traversé une longue période un peu difficile, et nous sortons enfin la tête de l'eau. L'ISIT est terminé pour moi, et lundi prochain le sera pour lui aussi. Nous laissons les vieilleries de côté pour avancer ensemble et tracer notre chemin. Et je ne peux plus attendre de m'y élancer. Bientôt peut-être, "chez moi" deviendra "chez nous", puis nous construirons notre nid à tous les deux...

J'ai des tonnes d'envies pour l'année qui arrive : envie de construire notre chez nous, envie de faire du tri chez moi et me débarrasser de mes vieilleries, envie de neuf, envie de prendre plus de temps pour moi, plus de temps pour nous, envie de me remettre un peu au sport (mais vraiment un peu hein, je vous rassure), envie d'avoir du temps pour écrire, envie de voyages : Grenoble d'abord, le ski, puis le Canada peut-être, ou le Cambodge, Tahiti l'année suivante, la Grèce, l'Italie... Envie d'ailleurs, envie de temps, envie de sérénité. De plus en plus, malgré mon amour pour cette ville, Paris me pèse. Nous pèse. Trop de stress, trop de gens, trop de complications... Cet article de Wonderful Breizh m'a presque donné envie de faire nos bagages et de déménager en Bretagne aussi sec. La mer, tous les jours, que demander de mieux ou de plus ? La tranquillité des petites villes... Pourquoi pas finalement. Pas tout de suite, mais d'ici quelques années... Cette idée mûrit doucement mais sûrement dans ma tête.

Pas de résolutions de rentrée, donc, mais une volonté d'avancer et de se poser, de chercher la sérénité, la stabilité, la tranquillité de corps et d'esprit... L'année 2014-2015 s'annonce zen et riche en rebondissements =D !