dimanche 20 avril 2014

Une Rencontre



"On ne sait jamais ce qui va se passer", m'a dit Sophie Marceau ce soir (c'est pas une phrase qu'on dit tous les jours ça) (bon ok c'était pas à moi directement, plutôt à l'ensemble des gens dans la salle de l'avant-première du film Une Rencontre, mais quand même).

Une Rencontre, donc. Ce film m'a beaucoup marquée, beaucoup touchée... Le deuxième en deux jours qui m'émeut autant, le premier étant Les Yeux Jaunes des Crocodiles, que j'ai également adoré, mais dans un tout autre style. Une Rencontre m'a beaucoup faite réfléchir, sur le sens de la vie, des rencontres, de l'histoire, du chemin que prennent nos futurs...
A quoi tient la vie ? A quoi tient une rencontre ? Est-ce qu'à une seconde près toute notre vie aurait pu être différente ? S'il n'y avait pas eu un certain moment, un certain enchaînement de faits, de toutes petites coïncidences - un statut Facebook par exemple, un instant précis, un moment fugace... 

"Parfois on imagine des choses mais on n'imagine pas qu'elles peuvent se passer", a très justement dit la réalisatrice Lisa Azuelos ce soir. Cette phrase m'a marquée tant elle est vraie. Oui c'est vrai, parfois imagination et réalité se confondent. Parfois fantasme et réel ne font plus qu'un, au point qu'on ne sache plus bien les distinguer. Tout est si fragile, si éphémère, si réel et irréel à la fois... Certains matins je me réveille et je me dis que non, j'ai dû rêver, forcément, comment tout a pu basculer si vite ? Il y a encore quelque mois je ne vivais plus, je je respirais plus, je m'éteignais petit à petit. J'avais arrêté de voir à la lumière, arrêté d'y croire, même plus envie à dire vrai. Et d'un coup... Pouf ! On a rallumé l'interrupteur. Je ne saurais même pas dire aujourd'hui ce qui a tout déclenché. Un instant... Une seconde clé... Un petit geste, un petit acte et tout a changé. Est-ce qu'au final le bonheur c'est ça ? Cette conscience déraisonné qu'on peut le perdre au moindre moment ? Qu'un souffle peut suffire pour que le château de cartes s'écroule ? Je crois qu'il y a longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi émotive, tout est décuplé, le moindre sentiment explose. Est-ce ça l'amour ? Se sentir juste vivant, juste libre, libre de tout ressentir, libre d'être heureux avec une puissance phénoménale mais tout autant d'être malheureux, désespéré, effrayé, déçu, craintif, explosif, enfantin, humain... Tout est à la fois facile et difficile, c'est un peu comme voir le monde à travers une bulle de savon, brillante, lumineuse, colorée mais si fragile qu'elle peut à tout moment exploser...

Et parfois ça fait du bien de s'ouvrir, de se laisser aller, de se laisser être fragile. C'est incroyable comme certains moments, certaines phrases peuvent résonner en moi. "Vous rencontrez des gens et immédiatement vous vous de tête proches d'eux, une intimité naît alors que vous n'êtes en fait que deux inconnus." Oui, c'est exactement ça. Souvent l'inconnu me fait peur, j'ai souvent la boule au ventre, l'angoisse de perdre si facilement toutes ces choses qui m'ont donné tant de mal à construire, à acquérir, retomber d'un coup au bas de la falaise, repartir à la case départ et n'avoir plus que les yeux pour pleurer. Mais à de rares instants, des instants plus précieux que n'importe quoi d'autre, l'inconnu me fait du bien. L'inconnu ça veut dire avancer. Saisir le moment qui va tout faire basculer, oser, accepter le défi et dérouler une nouvelle histoire, sans savoir où elle va nous mener, bien sûr, mais toujours avec cette soif de découvrir...