vendredi 9 mai 2014

Les Symptômes du Bonheur


Je n'avais pas remis les pieds ici depuis un petit moment maintenant. Entre les tonnes de boulot qui me tombent dessus en permanence, le projet de fin d'études dont le rendu est dans maintenant deux semaines, le mémoire qui n'a pas avancé d'un iota (mais chuuuuuut il ne faut pas le dire surtout, ça rendrait la catastrophe bien trop imminente réelle) et le rapport d'apprentissage qui se profile, je n'ai plus beaucoup de temps pour moi.

Pour la première fois cette année (comprendre : année scolaire, oui oui je serai étudiante pour toujours dans ma tête ET ALORS ?) je sens que ma vie avance réellement. L'obtention de mon master approche - enfin si j'arrive à finir tous ces f*cking projets - et après tant de mois d'angoisse à cette idée je sais enfin ce que je vais faire l'année prochaine. J'ai fini par me lancer et me décider à passer un concours pour une école de journalisme (soigneusement choisie selon des critères très réfléchis : une fois le tri des écoles reconnues par l'Etat et la profession fait, ça a été très très facile, alors y'en a combien qui proposent une formation en alternance ? Une ? Très bien d'accord) et au terme de la journée la plus éprouvante de ma vie, j'ai été acceptée. Je suis donc repartie pour trois ans : une année "passerelle" de remise à niveau des bases de journalisme, et deux années de master, dans la spécialisation Journalisme Multimédia. Enfin, je suis à moitié casée : une fois mon alternance trouvée, je pense que je pourrai dire que ça y est j'ai entamé la réalisation de mon rêve, ce que je veux faire depuis que j'ai quinze ans - à part écrivain hein mais bon faut bien que je glande quelque chose en attendant la gloire - et que je pensais ne jamais toucher du doigt. J'ai. Réussi. Honnêtement, j'ai beaucoup de mal à y croire. Je ne suis pas de celles qui ont assez confiance en elles pour réaliser qu'au final elles atteignent toujours leurs objectifs. Evidemment je sais que c'est le cas, j'ai assez de détermination, de force de travail et surtout je suis assez bornée pour ne jamais fléchir avant d'avoir ce que je veux. Mais le savoir et le constater sont deux choses totalement différentes... Maintenant il ne me reste plus qu'à persuader une entreprise de me faire confiance et de me laisser faire mes preuves... "Plus qu'à", hahahaha. Mais ne désespérons pas, si j'ai réussi à avoir le concours je réussirai bien à décrocher une alternance franchement ! On y croit, on y croit (et si quelqu'un a des contacts dans le monde du journalisme, mon sauveur tu es).

Je crois que pour la première fois depuis cette année, je peux affirmer avec certitude que je suis heureuse. J'ai la chance inouïe de tout avoir dans ma vie : un boulot, un diplôme qui se profile, des amis en or toujours là pour moi et surtout j'ai trouvé L'Amour. Le vrai, avec un grand A, comme dans les films, celui qui fait tourner la tête, tourbillonner les émotions, celui qu'on attend toute sa vie et que parfois on ne trouve jamais. Bien sûr je n'ai pas de don d'ubiquité (mon regret éternel), je ne sais pas ce que l'avenir me réserve, en revanche à force de chercher depuis dix ans, d'essayer, de tomber à chaque fois plus bas encore, de me relever, inlassablement, de perséver, de panser mes blessures, de me forcer à y croire même quand tout espoir semble perdu, à force je sais très exactement ce que je veux et ce dont j'ai besoin. Et aujourd'hui, j'ai la chance inespérée de pouvoir dire que j'ai tout ce dont j'aurais pu rêver. Toutes mes attentes, toutes mes envies, tous mes espoirs, tous mes souhaits, tous mes désirs, je suis comblée. Qui peut se vanter de pouvoir dire ça, franchement ? Je ne crois pas moi-même à ma chance, mon intuition me murmure que ça vaut le coup d'y croire et de se laisser aller, que c'est ce que j'avais toujours attendu, il me murmure des choses auxquelles je n'ose pas même penser encore mais que je ressens au fond de moi sans oser mettre des mots dessus... De peur que tout s'envole et que tout m'échappe.

Au final le bonheur ne tient pas à grand chose. Des câlins, des mots doux chuchotés sur l'oreiller, des surprises à la gare de l'Est, des cartes d'anniversaire photoshopées maison, des fleurs achetées à un indien dans la rue, des fous rires inexplicables, des douches beaucoup trop petites, des secrets, des histoires, des bisous, des coups de fils de trois heures pendant la nuit même quand on s'est séparés le matin seulement, des Schnapsat, des expressions d'alsacien, des billets de train, des bracelets d'Amsterdam, des rêves, des voyages... Le bonheur c'est avoir des papillons dans le ventre à chaque fois qu'on entend toquer à la fenêtre. C'est avoir envie de laver les chaussettes de quelqu'un d'autre et même pas trouver ça horrible. C'est aller faire une "petite balade au parc" et rentrer trois heures plus tard sans même pouvoir dire ce qu'on a fait pendant tout ce temps. C'est avoir l'impression d'être séparés pendant des semaines quand en réalité ce n'étaient que trois jours. C'est rentrer chez soi, trouver des post-its d'amour partout et fondre en larmes. C'est passer deux heures sur seloger.com tout en se traitant mentalement d'imbécile, sans pouvoir s'empêcher de s'extasier sur des offres comme si c'était le château de Versailles offert à la location ("Oh mon dieu 45 m² et c'est trop pas cher ! Avec une chambre séparée ! Et, oh bordel, UN BALCOOOOON ! Ohlàlà la baie vitrée, et la vue sans vis-à-vis, avec le jardin en bas ! Et une CAVE ET UN PARKING ! Cuisine aménagée ? Vous avez dit cuisine aménagée ? Wait... LA FIBRE ?! Je vais tomber dans les pommes. JE LE VEUUUUUX").

Finalement c'est assez incroyable comme deux mois de bonheur sans nuages passent cent fois plus vite que deux mois sans sourire le matin en se levant. C'est fou comme finalement il en faut peu pour être heureux quand c'est avec la bonne personne. Evidemment le bonheur ça s'entretient et tout et tout mais parfois c'est plus facile que d'autres. Et parfois ça fait aussi du bien de se laisser aller, de contempler sa vie et de se dire : "J'ai vraiment de la chance d'être si heureuse...". Encore plus de bien quand on sait comme c'est dur d'y arriver, comme c'est précieux et comme c'est quelque chose qu'il ne faut jamais laisser partir.
Merci mon chaton de me faire me sentir comme une princesse tous les jours depuis presque trois mois...





1 commentaire:

  1. C'est parfait si tu es heureuse et que tu te sens épanouie :) bon courage dans tes études en tout cas !

    Romy
    http://linconstance.blogspot.fr

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