jeudi 22 mai 2014

Envie D'Ailleurs


Je suis actuellement emplie d'un ras-le-bol généralisé qui me donne juste envie de mettre deux paires de chaussettes et trois culottes dans une valise et me trisser très loin. Je n'en peux plus du quotidien, du boulot, des projets, ceux qui arrivent au bout et ceux qui ne sont même pas encore commencés. Comme si tout était une éternelle boucle, qui recommence encore et encore et ne finit jamais. Je n'en peux plus de cette école, de ces salles pourries, de cette organisation de m*rde, de bosser sur les mêmes choses, over and over again.

J'ai envie d'ailleurs, j'ai envie d'autre chose. J'ai envie d'escapades romantiques à Venise, j'ai envie d'inconnu, envie d'inattendu. Envie de surprises, d'improbable, j'ai envie d'être bousculée, renversée, j'ai envie que mon quotidien soit bouleversé. J'ai envie d'avoir le temps de faire des choses, au-delà des moyens, au lieu de devoir toujours tout repousser au lendemain, parce que ce n'est pas la bonne période, ce n'est pas le moment. Il y a toujours autre chose, toujours d'autres priorités et ça m'étouffe. J'ai envie de faire ce dont j'ai envie. Voilà. Là, maintenant, tout de suite. J'en ai assez des obligations, oui je suis une gamine, et alors ? Tous les jours au boulot voilà ce que je me dis : je n'ai aucune envie de me faire chier toute ma vie, de me forcer à me lever tous les matins, de m'ennuyer toute la journée, le regard morne, déprimée, rentrer chez moi avec la seule perspective de faire les courses et autres joyeusetés, me coucher à 22h pour tout mieux recommencer le lendemain.

Je refuse d'être un mouton. Je veux réaliser mes rêves, et je ne lâcherai rien. Aujourd'hui j'ai envie de gueuler. J'ai envie de me lancer, d'empoigner à pleines mains tout ce que j'ai en stand by. Aujourd'hui j'ai envie de plaquer le quotidien, lui dire que c'est fini, qu'il ne m'aura plus.
Alors, who's in ?




lundi 12 mai 2014

La Peur de l'Abandon


Je ne sais pas d'où ça vient. Je ne saurais pas l'expliquer. Comme un venin, une pieuvre nichée en moi qui déploie ses tentacules partout à l'intérieur, sans prévenir, sans que je puisse m'expliquer pourquoi maintenant, pourquoi comme ça, pourquoi tout court. Elle peut débarquer n'importe quand. Une journée normale, une humeur normale, aucun élément déclencheur, et là d'un coup... Paf ! Je sens mon estomac se contracter, une boule se former dans ma gorge, ma respiration se coupe, je me force à ne pas paniquer : "Calme-toi, ne panique pas, respire...". J'ai presque l'impression de me retrouver dans Frozen d'un coup (hum, peut-être est-ce pour cela que cette chanson me touche et me parle tant, allez savoir...) : Don't feel it, Conceal it, Don't let it show. C'est exactement ça. Mon mantra. Et je suis pourtant incapable d'avoir le moindre contrôle dessus...

Enfin je veux dire, je sais bien que tout ça n'a aucun fondement logique. Comment je peux encore croire que des gens qui me répètent tous les jours qu'ils m'aiment et qu'ils sont là pour moi vont m'abandonner ? "Combien t'ont déjà fait ces promesses sans les tenir ?", me susurre insidieusement la pieuvre... Et je lui rétorque qu'il faut bien que je continue à y croire ! C'étaient d'autres gens, d'autres époques, d'autres circonstances, tout a changé, je ne peux pas éternellement refuser de m'attacher à cause de mauvaises expériences passées... Non, c'est certain, une partie de moi - celle qui heureusement domine la plupart du temps - le sait et se concentre là-dessus. Mais une autre partie persiste, une partie nichée dans l'ombre qui m'attaque quand je m'y attends le moins. Qui fait tout basculer, qui détruit ma confiance et qui laisse le doute s'insérer dans mes certitudes.

A force j'ai pris l'habitude de lutter. Je me laisse moins faire, je garde mon sang froid et je relativise : je m'appuie sur mes acquis, "Regarde ce qu'il t'a dit hier, comment tu peux douter après ça bécasse ?" et je refuse d'écouter les stupidités qui me passent par la tête ou de me laisser aller à paniquer dès que deux heures s'écoulent sans nouvelles. "Mais non il n'a pas disparu, on se calme ma vieille". Je sais bien que c'est ridicule. Irraisonné. Injustifié. Inexplicable et jusqu'ici inexpliqué. Je ne saurais pas dire d'où vient cette peur insensée d'être constamment abandonnée mais je sais que je ne dois jamais arrêter de lutter, au risque de m'autosaboter, de détruire ce qu'il y a de plus cher et de plus beau dans ma vie, ce que je refuse catégoriquement. J'ai gagné le droit d'être heureuse. J'ai gagné le droit d'y croire sans craindre d'avoir tort. Reste plus qu'à m'en persuader et ne plus me laisser paralyser par la peur. Parfois ça me dévore littéralement, j'en ai mal, comme si une main me compressait le coeur, l'estomac, m'écrasait les poumons : je suis figée, paralysée, incapable de parler, de bouger ou même de respirer. Et je suis consciente que c'est flippant, de l'extérieur (de l'intérieur aussi je vous rassure), et que je peux pas me laisser détruire par la peur... J'y travaille, mais tout n'est pas parfait. Parfois ça me reprend, la pieuvre ressort et envenime tout, s'installe partout, et ça me demande beaucoup d'efforts de la repousser. Mais j'y arrive. Je finis toujours par y arriver...
Don't feel it.
Conceal it.
Don't let it show.





vendredi 9 mai 2014

Les Symptômes du Bonheur


Je n'avais pas remis les pieds ici depuis un petit moment maintenant. Entre les tonnes de boulot qui me tombent dessus en permanence, le projet de fin d'études dont le rendu est dans maintenant deux semaines, le mémoire qui n'a pas avancé d'un iota (mais chuuuuuut il ne faut pas le dire surtout, ça rendrait la catastrophe bien trop imminente réelle) et le rapport d'apprentissage qui se profile, je n'ai plus beaucoup de temps pour moi.

Pour la première fois cette année (comprendre : année scolaire, oui oui je serai étudiante pour toujours dans ma tête ET ALORS ?) je sens que ma vie avance réellement. L'obtention de mon master approche - enfin si j'arrive à finir tous ces f*cking projets - et après tant de mois d'angoisse à cette idée je sais enfin ce que je vais faire l'année prochaine. J'ai fini par me lancer et me décider à passer un concours pour une école de journalisme (soigneusement choisie selon des critères très réfléchis : une fois le tri des écoles reconnues par l'Etat et la profession fait, ça a été très très facile, alors y'en a combien qui proposent une formation en alternance ? Une ? Très bien d'accord) et au terme de la journée la plus éprouvante de ma vie, j'ai été acceptée. Je suis donc repartie pour trois ans : une année "passerelle" de remise à niveau des bases de journalisme, et deux années de master, dans la spécialisation Journalisme Multimédia. Enfin, je suis à moitié casée : une fois mon alternance trouvée, je pense que je pourrai dire que ça y est j'ai entamé la réalisation de mon rêve, ce que je veux faire depuis que j'ai quinze ans - à part écrivain hein mais bon faut bien que je glande quelque chose en attendant la gloire - et que je pensais ne jamais toucher du doigt. J'ai. Réussi. Honnêtement, j'ai beaucoup de mal à y croire. Je ne suis pas de celles qui ont assez confiance en elles pour réaliser qu'au final elles atteignent toujours leurs objectifs. Evidemment je sais que c'est le cas, j'ai assez de détermination, de force de travail et surtout je suis assez bornée pour ne jamais fléchir avant d'avoir ce que je veux. Mais le savoir et le constater sont deux choses totalement différentes... Maintenant il ne me reste plus qu'à persuader une entreprise de me faire confiance et de me laisser faire mes preuves... "Plus qu'à", hahahaha. Mais ne désespérons pas, si j'ai réussi à avoir le concours je réussirai bien à décrocher une alternance franchement ! On y croit, on y croit (et si quelqu'un a des contacts dans le monde du journalisme, mon sauveur tu es).

Je crois que pour la première fois depuis cette année, je peux affirmer avec certitude que je suis heureuse. J'ai la chance inouïe de tout avoir dans ma vie : un boulot, un diplôme qui se profile, des amis en or toujours là pour moi et surtout j'ai trouvé L'Amour. Le vrai, avec un grand A, comme dans les films, celui qui fait tourner la tête, tourbillonner les émotions, celui qu'on attend toute sa vie et que parfois on ne trouve jamais. Bien sûr je n'ai pas de don d'ubiquité (mon regret éternel), je ne sais pas ce que l'avenir me réserve, en revanche à force de chercher depuis dix ans, d'essayer, de tomber à chaque fois plus bas encore, de me relever, inlassablement, de perséver, de panser mes blessures, de me forcer à y croire même quand tout espoir semble perdu, à force je sais très exactement ce que je veux et ce dont j'ai besoin. Et aujourd'hui, j'ai la chance inespérée de pouvoir dire que j'ai tout ce dont j'aurais pu rêver. Toutes mes attentes, toutes mes envies, tous mes espoirs, tous mes souhaits, tous mes désirs, je suis comblée. Qui peut se vanter de pouvoir dire ça, franchement ? Je ne crois pas moi-même à ma chance, mon intuition me murmure que ça vaut le coup d'y croire et de se laisser aller, que c'est ce que j'avais toujours attendu, il me murmure des choses auxquelles je n'ose pas même penser encore mais que je ressens au fond de moi sans oser mettre des mots dessus... De peur que tout s'envole et que tout m'échappe.

Au final le bonheur ne tient pas à grand chose. Des câlins, des mots doux chuchotés sur l'oreiller, des surprises à la gare de l'Est, des cartes d'anniversaire photoshopées maison, des fleurs achetées à un indien dans la rue, des fous rires inexplicables, des douches beaucoup trop petites, des secrets, des histoires, des bisous, des coups de fils de trois heures pendant la nuit même quand on s'est séparés le matin seulement, des Schnapsat, des expressions d'alsacien, des billets de train, des bracelets d'Amsterdam, des rêves, des voyages... Le bonheur c'est avoir des papillons dans le ventre à chaque fois qu'on entend toquer à la fenêtre. C'est avoir envie de laver les chaussettes de quelqu'un d'autre et même pas trouver ça horrible. C'est aller faire une "petite balade au parc" et rentrer trois heures plus tard sans même pouvoir dire ce qu'on a fait pendant tout ce temps. C'est avoir l'impression d'être séparés pendant des semaines quand en réalité ce n'étaient que trois jours. C'est rentrer chez soi, trouver des post-its d'amour partout et fondre en larmes. C'est passer deux heures sur seloger.com tout en se traitant mentalement d'imbécile, sans pouvoir s'empêcher de s'extasier sur des offres comme si c'était le château de Versailles offert à la location ("Oh mon dieu 45 m² et c'est trop pas cher ! Avec une chambre séparée ! Et, oh bordel, UN BALCOOOOON ! Ohlàlà la baie vitrée, et la vue sans vis-à-vis, avec le jardin en bas ! Et une CAVE ET UN PARKING ! Cuisine aménagée ? Vous avez dit cuisine aménagée ? Wait... LA FIBRE ?! Je vais tomber dans les pommes. JE LE VEUUUUUX").

Finalement c'est assez incroyable comme deux mois de bonheur sans nuages passent cent fois plus vite que deux mois sans sourire le matin en se levant. C'est fou comme finalement il en faut peu pour être heureux quand c'est avec la bonne personne. Evidemment le bonheur ça s'entretient et tout et tout mais parfois c'est plus facile que d'autres. Et parfois ça fait aussi du bien de se laisser aller, de contempler sa vie et de se dire : "J'ai vraiment de la chance d'être si heureuse...". Encore plus de bien quand on sait comme c'est dur d'y arriver, comme c'est précieux et comme c'est quelque chose qu'il ne faut jamais laisser partir.
Merci mon chaton de me faire me sentir comme une princesse tous les jours depuis presque trois mois...