mercredi 15 janvier 2014

"Pour June, qui aimait ce jardin, de la part de Joseph, qui s'asseyait toujours à côté d'elle"


Parfois j'ai des idées en vrac qui me traversent l'esprit (un peu tout le temps en fait, si vous voyiez le bordel que c'est là-dedans), et j'ai remarqué récemment que quand je les écris elles ont tendance à sortir de ma tête, alors let's go. Parmi mes angoisses - oui parce qu'en toute objectivité j'en ai quand même pas mal, je suis plutôt angoissée comme nana - figure le manque. Ou l'absence. Ou la peur de l'absence, plutôt, je ne sais pas trop comment il faut l'appeler. Cette peur inconcevable et irrationnelle de perdre les gens que vous aimez, vous savez ? Cette angoisse qui vous prend parfois quand vous songez à ce que serait votre vie sans telle ou telle personne...

Bizarrement, à chaque fois que j'ai cette sensation, je visualise la scène de Coup de Foudre à Notting Hill, un de mes films préférés (oui je sais c'est cucul, je suis cucul et alors ? J'assume. J'assume tout d'ailleurs, c'est un de mes seuls principes), où ils entrent par effraction dans le jardin et s'asseyent sur le banc. Cette nuit, ce banc, cette BO que j'adore, cette réplique, tout ça m'évoque ce vide, cette perte d'un être cher. J'en ai beaucoup perdu, des êtres chers. Certains qui m'ont trahie et poignardée dans le dos, d'autres avec qui je me suis bêtement fâchée, certains qui ont juste été enlevés à la vie trop vite, trop tôt, et à qui je pense en permanence... D'autres ont juste choisi d'emprunter un chemin différent du mien, une voie opposée. Il y a eu des disputes, des séparations brutales, d'autres totalement naturelles, mais aucune n'a été insignifiante. Chacun de ces moments laisse une petite cicatrice qui reste au fond de nous, qui se fait oublier, qu'on ne voit et ne sent même pas, mais qui ne disparaît jamais. Parfois je m'interroge vraiment : combien de personnes peut-on perdre avant de cesser totalement de croire en l'humanité ? Y a-t-il des gens dont l'absence pourrait totalement me faire perdre la boule ? L'autre jour je pensais à cette fille que je connais et qui a perdu sa mère, à Noël... A son visage rassurant, à son sourire, à ses yeux bien secs, à cette façade qu'elle affichait si bien lorsque je l'ai croisée récemment. Que lui en coûte-t-il pour arriver à sourire, pour simplement arriver à tenir debout ? Parce qu'à sa place je ne sais vraiment pas si, un jour, j'arriverais à m'en remettre. Mais bon vous me direz, on est tous censés perdre nos parents, c'est l'histoire de la vie, ça marche comme ça. Mais il n'y a pas que ça. Il y a tous ces gens qui vous font des promesses et qui s'en vont. Ces gens qui méritent absolument tout ce que la vie peut leur offrir et qui sont frappés par la maladie, et pour qui on a peur dès qu'on n'a plus de nouvelles pendant un peu trop longtemps. Il y a ces amis qui vous tournent le dos et vous envoient des messages longs comme le bras listant toutes les raisons pour lesquelles ils ne veulent plus vous voir pendant un certain temps.

Certains jours, vraiment, je déteste l'humanité avec tellement de force que je me demande comment je peux respirer. Parfois je me sens tellement, tellement en colère et je ne sais même pas pourquoi. Est-ce normal d'être si en colère ? Et surtout, est-ce normal d'avoir tant de mal à faire confiance, à s'ouvrir aux gens ? J'ai parfois l'impression qu'il y a plusieurs personnes en moi (promis dès que j'ai fini d'écrire je file m'autodiagnostiquer sur Doctissimo), une de façade qui parle aux gens, répond aux conversations, agit comme la parfaite fille normale que je suis tous les jours, et une autre à l'intérieur qui fait tout l'inverse, dit tout l'inverse, pense tout l'inverse. Celle qui est bâillonnée et qui ne s'exprime jamais. Celle qui voudrait parler mais que je force à se taire. Celle qui a parfois envie d'étrangler quelqu'un, parfois envie de hurler, parfois envie de sortir et de juste courir jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus sans même savoir où vouloir aller. Celle qui a envie de pleurer à certains moments, de hurler de joie à d'autres. Celle qui serait prête à donner son coeur comme on donne un numéro de téléphone et à qui je tape sur les doigts. Parce qu'au final c'est comme si je faisais toujours confiance aux mauvaises personnes. Et jamais assez confiance aux bonnes. Comment savoir, comment trier ? Comment déterminer qui va vous trahir, qui va se barrer alors que vous lui avez confiance, en qui placer tout ça ? On peut quand même pas tous rester complètement blasés, renfermés sur nous-même, ne plus jamais croire en personne parce qu'on a peur de souffrir... Mais j'avoue qu'il y a des jours où la peur et le renfermement l'emportent. Et c'est triste...

(Promis bientôt j'arrête avec les articles pseudophilosophiques décousus que je suis la seule à comprendre ^^)





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