jeudi 21 novembre 2013

Hail to the King


Je vous l’avais annoncé et j’y étais : le concert d’Avenged Sevenfold hier soir au Zénith de Paris. Je suis une grande fan depuis des années (un ami d’Erasmus m’a même avoué qu’il n’avait jamais vu quelqu’un fan de ce groupe à ce point) et je les avais vus lors d’un précédent concert à Strasbourg il y a des années déjà avec ma meilleure amie de l’époque, mais ce concert-là, pour des raisons mystérieuses, a été plus marquant encore – je sens d’ailleurs encore l’excitation et l’adrénaline courir dans mes veines. Bizarrement j’avais pratiquement oublié cette date il y a quelques semaines encore, pourtant j’avais attendu ce mercredi soir avec impatience depuis l’été dernier, où j’ai pris mes billets avec mon amie H., qui aurait dû partager cet événement avec moi. Malheureusement le cours des événements en a décidé autrement et c’est donc S. qui m’a accompagnée, avec qui je partage cette passion sans bornes pour la musique. Je savais donc que la soirée ne pouvait être qu’exceptionnelle.

Au début de la journée j’étais un peu déçue de ne pas pouvoir vivre les heures d’attente et d’anticipation qui précédent toujours un concert : l’ambiance régnant dans les rangs de fans passionnés, arrivés des heures à l’avance pour avoir les meilleures places et aussi un peu pour savourer le moment avec d’autres fans, tout aussi dingues et hystériques qu’eux. Ensuite il a commencé à pleuvoir et quand je suis sortie, toujours sous la pluie, prête à affronter l’heure de transports qu’il me faudrait pour rejoindre le Zénith, le vent glacial d’hiver s’infiltrant sous mon sweat-shirt (ben oui, j’allais pas me trimballer un manteau toute la soirée !), j’étais finalement plutôt contente de ne pas avoir à faire de queue.

Enfin, c’est ce que je croyais ! Parce que quelle n’a pas été notre surprise lorsqu’en arrivant devant le Zénith, S. et moi, nous avons découvert un bon kilomètre de file de gens glacés, après l’heure à laquelle les portes étaient censées ouvrir. Et là j’ai eu une révélation : j’ai enfin compris pourquoi les portes ouvrent toujours à 18h30 pour un concert à 20h, c’est parce que ça met VRAIMENT 1h de faire rentrer tout le monde ! (ce qu’on ne réalise pas du tout quand justement on a poireauté pendant huit heures pour être tout devant) Donc une heure et trois orteils en moins plus tard, nous avons fini par accéder à la salle.

Première impression : les fans étaient… comment dire… Pas le genre de population qu’on s’attend à rencontrer dans un concert de métal. Des tas d’ados d’une quinzaine d’années, encore tout boutonneux et visiblement alcoolisés, en t-shirt sous la pluie battante. Des petites minettes en slim et bensimon, l’écharpe léopard au cou et le sac Longchamp accroché dans le creux du coude (euh… okayyyyy…). Une moyenne d’âge qui ne devait pas dépasser les vingt ans. Enfin, bizarre quoi. En général aux concerts de métal, quand on est deux filles, blondes, de moins de 25 ans et habillées comme on est habillé en sortant du boulot, on s’attend à se sentir très seul. Mais là pas du tout, limite on était les moins bizarres de l’assistance, j’exagère un peu mais à peine. J’avoue que mon cœur s’est un peu serrée devant cette triste constatation. Les métalleux avaient-ils vraiment disparu de la surface terrestre, alors ? Cette espèce s’était-elle éteinte avec mes dix-huit ans et ma coloration châtain foncé ? Allais-je me sentir seule et bizarroïde pendant le restant de mes jours, en essayant de passer inaperçu au milieu de fans de David Guetta et Nicki Minaj ? Allais-je me condamner à une vie cachée, n’osant pas sortir mes t-shirts d’A7X, Scorpions, Sonata Arctica, Rammstein et Nightwish des tréfonds de ma penderie sous peine de voir des regards choqués éclore autour de moi dans les yeux de mon entourage ? La terrible révélation me frappait de plein fouet.

Et puis, dès que la musique a commencé, le comportement de l’assistance s’est clairement modifié. La fosse s’est remplie à vue d’œil alors que jusque là la salle avait l’air quasiment vide. La première partie, Avatar, qui a été une excellente surprise, a rassemblé les foules : les cheveux des métalleux se sont détachés, les points se sont levés vers le plafond, bref une bonne ambiance a commencé à s’installer, à laquelle S. et moi avons immédiatement adhéré : on sentait nos quinze ans renaître et god qu’est-ce que ça faisait du bien de voir tous ces gens, passionnés, animés d’un tel souffle, d’une telle énergie commune réunie autour d’une basse, de quelques riffs de guitare impressionnants et d’une batterie ! Même si le groupe invité, Five Finger Death Punch, m’a moins convaincue – un peu trop hard pour moi, je me fais vieille il faut que je me ménage ! – j’ai découvert quelques très belles chansons tout de même et comment ne pas être dans l’ambiance quand tout une foule hurle en cœur « Burn motherfucker burn ! ». J’ai toutefois été surprise de constater que les couples représentaient bien un quart de l’assemblée et j’avoue que ça m’a rendue un peu mélancolique. Je ne crois pas qu’un jour j’arriverai à trouver quelqu’un qui soit sur la même longueur d’ondes que moi au point qu’on puisse aller à des concerts de métal ensemble, hurler comme des tarés sur certaines chansons et s’embrasser sur d’autres. J’ai parfois l’impression que ma personnalité comporte tellement de facettes, si différentes les unes des autres de surcroît, que jamais personne n’arrivera à toutes les comprendre, les supporter, les approuver, les partager ! L’amour peut-il vraiment couvrir autant d’aspects si différents de la vie de deux personnes différentes ? Pour l’instant je n’ai encore jamais eu la chance de constater que oui…

Et quand Mr. Shadows et Synyster Gates ont débarqué sur scène, l’hystérie a pris le dessus et j’ai réalisé que les deux amours de ma vie étaient juste devant moi, là, en cet instant (oui parce que je suis incapable de choisir entre l’un et l’autre, dès que Matt se met à chanter je serais prête à tout pour l’épouser, et dès que Syn entame un solo de guitare j’ai un orgasme donc comment choisir ? Seule la polygamie est une solution satisfaisante dans ce genre de cas). La nouvelle coupe de Matt m’a décontenancée pendant une minute et demi et après ça je me suis laissée emporter totalement dans la musique et dans l’hystérie collective. Parce qu’il faut dire qu’à ce moment-là de la soirée la salle, qui semblait loin d’être pleine à 20h, était totalement bondée, de la fosse qui tenait plutôt d’une boîte de sardines, avec des fans fou furieux faisant office de poiscaille et la sueur remplaçant l’huile d’olive, jusqu’aux plus hauts gradins. Nos sacs confiés à une gentille madame du premier gradin (oui parfois l’amour de la musique rend inconscient, mais on avait envie de se prouver qu’on pouvait encore avoir confiance en la race humaine et on a eu raison haha !), nous nous sommes précipitées au milieu de la masse pour presque deux heures de pure folie. J’ai hurlé sur Nightmare, entonné « Hail to the King » en chœur avec le reste de l’assemblée, vibré sur Buried Alive, pleuré sur la sublime interprétation de Fiction en mémoire de Jimmy The Rev, replongé dans mon adolescence sur Afterlife et redécouvert le nouvel album grâce à This Means War ou Shepherd of Fire. Les incroyables solos de Syn ont fait vibrer toute l’assistance et, si j’avoue avoir été un peu déçue qu’ils n’aient pas joué So Far Away ni Dear God, mes balades préférées, j’ai été littéralement envoûtée, une fois de plus. C’est incroyable comme les concerts de métal regorgent d’une atmosphère unique, qui leur est véritablement propre : il y a une osmose entre les artistes et le public qu’on ne retrouve nulle part ailleurs, ils nous donnent tant et on voudrait tant leur rendre que c’est presque frustrant que ce soit si intense mais si court, si bref malgré les 5h passées dans cette salle à se saouler de musique.


Alors inutile de vous dire que s’ils reviennent pour le Hellfest cet été comme Matt l’a laissé entendre, ils accompagneront ma première édition de ce festival auquel je rêve d’aller depuis toujours (verdict le 4 décembre...). Qui m’aime me suive ?




mardi 19 novembre 2013

Bisounours Day

Aujourd’hui il fait froid, il fait moche, il pleuviote depuis ce matin, le brouillard couvre toute la ville, bref temps déprimant au possible. C’est l’hiver, le grand méchant hiver, et avec lui la déprime saisonnière s’insinue sournoisement en nous. On a envie de rien, il fait froid, humide, on se sent vieux, fatigué, saoulé de tout, blasé de la vie… On n’a plus confiance en rien, tout paraît moche et gris, on se méfie de tout le monde. À la moindre chanson triste qui passe à la radio, on s’efforce de résister à la tentation de fondre en larmes. On pourrait rester des jours entiers blottis sous notre couette devant N’Oublie Jamais ou PS : I Love You, avec un plaid, une peluche sortie de la naphtaline et une boîte de Kleenex. On regarde autour de soi et on s’aperçoit que tout le monde est en couple, on est la seule célibataire, un célibat qui nous pèse et nous libère à la fois… Mais des journées comme celles-là, nous aussi on aurait besoin de câlins, de reprendre confiance en la race humaine. Les gens nous déçoivent, on se sent seule, abandonnée et on finit par se poser l’inéluctable question : « Pourquoi personne ne veut de moi ? »

Eh bien aujourd’hui, je dis non à tout ça. Aujourd’hui c’est journée Bisounours, aujourd’hui j’ai envie de dire je t’aime à tout le monde, de distribuer des câlins à la douzaine, de rassurer, de câjoler, de mitonner des petits plats pour faire plaisir. Aujourd’hui je n’ai pas envie de me laisser abattre, j’ai envie de prouver que SI il y a encore des gens bien sur cette Terre, SI il y a encore des gens qui chérissent l’amitié plus que tout, SI il y a encore des gens à qui on peut faire confiance. Aujourd’hui j’ai juste envie d’être là pour les gens qui sont toujours là pour moi, leur dire que je les adore et que je ne les lâcherai jamais. Aujourd’hui, c’est Bisounours Party (et un point c’est tout).






Ndlr : J'espère que vous avez pensé à signer votre pétition du jour !

Ndlr2 : Si vous avez lu mon article sur La Vie D'Adèle, cette sublime critique vous intéressera probablement aussi, elle trouve les mots justes, je n'aurais pas mieux écrit mes propres impressions

Ndlr3 : Ne me demandez pas pourquoi mais j'ai eu un coup de foudre pour Wrecking Ball hier en entendant l'interprétation de Glee (on pourrait effectivement croire que j'ai 13 ans en lisant cette phrase, mais en fait pas du tout) (bon d'accord parfois j'ai 13 ans mais honnêtement cette version et celle-là sont equally géniales)

Ndlr4 : Demain soir... Concert d'Avenged Sevenfold au Zénith de Pariiiiis ! Mais ça fera évidemment l'objet d'un article à lui tout seul




dimanche 17 novembre 2013

Smells like Snow


Le weekend du 11 novembre, je l'ai passé à Grenoble, une ville dans laquelle je n'avais encore jamais mis les pieds mais dont j'avais entendu beaucoup d'échos (allez savoir pourquoi, visiblement c'est devenu the new place to be étant donné qu'absolument tout le monde se rue à Grenoble ces derniers temps) : "oh trop bien tu vas pouvoir skier !", "faut bien avouer que c'est moche comme ville", "c'est tout petit mais le centre ville est super mignon", et j'en passe. Finalement j'ai trouvé la ville très belle, un peu divisée entre flots et monts. En plus de ça j'ai eu de la chance, il a fait très beau quasiment tout le weekend - enfin sauf dimanche mais tout le monde sait que le dimanche c'est fait pour rester en pyjama sur son canapé toute la journée.

Arrivée donc le vendredi 8 novembre, très tardivement, après une énième course effrénée dans une gare (la gare de Lyon cette fois, où je n'avais jamais mis les pieds et je craignais de me perdre, à juste titre, cette gare est un vrai labyrinthe !), et une petite marche dans Grenoble pour rejoindre l'appart GIGANTESQUE de S. Honnêtement je me rappelais même plus qu'il y avait des gens qui vivaient dans des espaces aussi grands, j'ai eu l'impression de vivre dans le placard sous l'escalier des Dudley en rentrant chez moi à Paris après trois jours dans 70m².

Le lendemain on s'est levées tôt pour une visite guidée d'un charmant quartier de la ville, visite longuette mais passionnante, avant d'aller déjeuner dans un resto rapide tout mimi tout plein avec plein de déco savoyarde (on se serait cru dans le Matterhorn Blitz à Europa Park) suivi d'une balade/shopping/achat de cookies dans le centre-ville l'après-midi. On a fini la journée sur le canapé en regardant des films et en mangeant des tas de trucs. On ne change pas une équipe qui gagne ! Dimanche ben, glande en pyjama hein, on était totalement décalées toute la journée, à savoir qu'on a déjeuné à 15h30 puis bossé deux heures puis remangé devant des films.

Lundi matin, direction Foire Internationale de Grenoble, où on a vidé l'intégralité de nos comptes en banque respectif en achat de couvercles à casserole révolutionnaires (... no comment ok ? Ils sont vraiment super cool !) et surtout, kits de nail art Ongléo absolument géniaux et hors de prix. Résultat, ça fait une semaine que je change ma manucure tous les deux jours tellement ce truc de tampons sur les ongles m'obsède - mais sinon tout va bien docteur. L'après-midi enfin, sorties de notre folie d'achat compulsif, nous avons escaladé les hauteurs de Grenoble et pris les fameuses bulles pour monter à la Bastille, qui offre une vue splendide sur toute la région, ET LE MONT BLANC ! (Par contre le côté "eh venez on fait les warriors et on redescend à pieds toute la pente à 90° même s'il a plu pendant 24h la veille et que c'est que de la boue et des cailloux et qu'on est toutes en talons !" était nettement moins génial je l'avoue).

En bref un weekend absolument génial, on a beaucoup marché, beaucoup bouffé, beaucoup shoppingué et surtout beaucoup beaucoup rigolé. Ces 72h de pure détente m'ont fait énormément de bien : pas une seule pensée négative, pas une seule pensée tout court d'ailleurs. Je croyais avoir oublié comment on se sentait à profiter de l'instant présent, sans prise de tête, sans emmerdes, bref, une bouffée d'oxygène. J'ai adoré l'ambiance pré-Noël, ce froid qui vous fait dire que bientôt tout sera enneigé, et j'ai eu atrocement envie de skier sachant que ça fait plusieurs années que je n'ai pas descendu une piste. Mais tout va bien puisque c'est prévu pour janvier et que j'ai déjà même réservé mes billets de train et récupéré ma combi de ski tellement je suis motivéééééée ! Je me suis aussi rendue compte que Noël arrive beaucoup plus vite que ce que j'avais prévu : il faut déjà réfléchir aux cadeaux, aux menus, commencer ses achats, accrocher les guirlandes et décorer les sapins... D'ailleurs le marché de Noël a déjà été installé sur les Champs Elysées ! Incroyable mais vrai, je l'ai vu de mes yeux vu en me rendant à l'expo Paris Photo hier (génialissime en passant, je vous la recommande si vous ne savez pas quoi faire cet après-midi, dernier jour avant clôture dépêchez-vous !) et ma maman et moi, qui a passé la semaine avec moi, avons donc fait un crochet pour acheter des churros ou autres fantaisies canadiennes qu'on ne trouve nulle part ailleurs (du caramel au sirop d'érable ! Un rêve éveillé quoi) et se donner quelques idées cadeaux...
Be ready...

...Christmas is coming !




mercredi 6 novembre 2013

Expectations vs Reality



Ce weekend de la Toussaint, je l’ai passé à Strasbourg. Tout le monde s’en allait, chez ses parents, chez ses grand-parents ou encore à Londres pour les plus chanceuses, et je ne me sentais pas de rester seule à Paris pendant trois jours. Trois jours de congés, c’est bien, mais je me sentais encore trop fragile pour risquer le coup : dépérir sur mon canapé devant des films tristes durant 72h, non merci. J’ai donc joué la sécurité, et je suis allée me réfugier au bercail. Parfois il faut savoir accepter quand on a besoin d’aide, et je fais de gros progrès dans l’acceptation ces derniers temps – je n’en suis pas peu fière, je l’avoue, dure tâche que de mettre son ego en sourdine et accepter les mains tendues…

J’étais bien sûr contente de rentrer et de pouvoir souffler : pas de cuisine, pas de ménage, pas de linge, pas de prise de tête. A la place : shopping, Spa à Baden-Baden, ateliers cookening et petits-déjeuners gargantuesques où on refait le monde pendant des heures, attablées en pyjama au bar de la cuisine.

Mais dans le train jeudi, à 9h du mat’, j’avais un petit pincement au cœur qui, malgré mon entêtement à l’ignorer farouchement, refusait de s’en aller. J’avais pris grand soin de rester occupée le plus possible les jours précédant ce jeudi 31, pour m’assurer de ne pas avoir le temps de penser. Et entre la PGW et la soirée Halloween, j’ai plutôt bien réussi mon pari : pas une seule seconde pour réfléchir et se prendre la tête, et ça m’a fait un bien fou. Première étape en descendant du train : le CG, pour récupérer des documents réalisés tout l’été pendant mon stage (raison officielle) et revoir d’anciens collègues, plus particulièrement mon idole de l’été et génial maître de stage qui me manque tous les matins quand j’arrive au bureau (raison officieuse).

Je me suis conditionnée pendant des jours au cas où je la croiserais. « Je m’en fous, j’ai tourné la page, je ne réagirai pas autrement qu’avec un aimable sourire, deux-trois blagues peut-être pour ne pas changer les bonnes habitudes et des platitudes sur la météo avant de dire au revoir ». C’était le plan. Il a très vite été modifié puisqu’en fait mon amie E. était seule dans le bureau, nous avons donc passé la fin de la matinée à rattraper le temps perdu et à se raconter nos vies, la famille, les amis, Immotep… D’un côté, j’étais soulagée : personne n’aime se confronter à ses angoisses quand on peut tranquillement les éviter (et entre vous et moi j’ai quand même passé cinq bonnes minutes dans le hall à tourner en rond et à chercher en moi le courage de pousser la porte avec l’assurance qui était prévue dans le plan). D’un autre côté, ça m’a sacrément mise hors de moi. C’était le moment. LE MOMENT. La deadline que je m’étais fixée depuis des semaines : ou on se revoit et il se passe quelque chose, au moins une explication à défaut d’autre chose ; ou alors je me rends compte qu’il y avait une plus grande part de fantasme que de réalité dans l’image que je gardais d’elle et j’allais enfin pouvoir tourner la page. Enfin, commencer du moins.

Mais non. Le moment n’est pas arrivé. Elle n’était pas là. Elle avait pris congés. Je n’ai même pas réussi à décider s’il serait pire qu’elle ait pris congés exprès pour m’éviter, ou qu’elle ait prévu de ne pas être là depuis des plombes et que le fait que je vienne ne change rien. Dans tous les cas, je n’ai pas eu d’autre choix que d’affronter la réalité. Et qui ne déteste pas affronter la réalité ? D'autant plus quand la réalité vous oblige à lâcher prise, à abandonner, ce mot terrible que vous évitez à tout prix. Abandonner ? Moi ? Comment ça ?! Jamais !

Eh ben si. Vient un moment où il faut abandonner, qu’on le veuille ou non. Et j’ai été surprise de me rendre compte qu’en fait j’avais déjà commencé à lâcher prise, sans m’en apercevoir. A répondre à toutes mes interrogations par « et alors ? ». Elle ne veut pas de moi : Et alors ? On n’aura sans doute plus jamais de fou rire ou de conversation interminable sur des questions  philosophiques au milieu de la nuit : Et alors ? On ne se recommandera plus jamais de films ou de bouquins qu’on a adorés : Et alors ? La liste des « plus jamais » peut s’étirer à l’infini, s’ajoutant à la pile de plus en plus haute des regrets qui m’accompagneront désormais. C’est dommage. C’est triste. Ça fait mal. Mais on n’y peut rien, et je me suis rendu compte avec surprise que oui, c’est vrai, la vie continue. Les journées passent sans doute un peu moins vite, les nuits sont sans doute un peu plus froides, le soleil brille sans doute un peu moins… Mais les beaux jours finiront bien par revenir, tôt ou tard.

Bref, j’étais à Strasbourg ce week-end.
Et le week-end prochain je vais à Grenoble voir S. <3
Keep on walking.



mardi 5 novembre 2013

Scary Hallow Eve



Je le dis depuis quelques années, vous devez donc en avoir déjà marre d’entendre la même bande-son en boucle, mais tant pis (après tout c’est quand même mon blog, faut pas non plus jeter pépé avec l’eau du bain !) (j’adore cette expression) : je suis en amour d’Halloween. Depuis que je suis toute petite, je sais pas, les citrouilles, les soirées embrumées, les bougies, les films d’horreur, les zombies, les fantômes, les sorcières et tout le folklore qui va avec, ça me passionne.

Alors évidemment quand on a parlé de faire une soirée pour Halloween avec les filles, forcément, devinez qui a levé la main en trépignant d’impatience pour héberger l’événement? Bibi, gagné ! J’ai immédiatement commencé à échafauder des plans de déco, de courses, de recettes, de films à télécharger pour l’occasion, de costumes, de boissons… Enfin vous avez compris quoi. J’ai donc dévalisé le supermarché deux jours à l’avance, ma liste de courses en mon planning de recettes dans la poche, renversant quasiment les rayons entiers dans mon caddie, attirée par n’importe quel emballage orange comme une gamine de cinq ans en mal de sucre.

Résultat, à J-2 je passais mes soirées à creuser des citrouilles (enfin des potimarrons mais on est à Paris, tout est plus petit ici), à J-1 je commençais les préparations des cupcakes et le jour J j’ai couru dans tous les sens de 15h à 20h pour arriver à réaliser toutes mes recettes sucrées et salées, à me doucher, à nettoyer ma cuisine qui, vers 19h, aurait pu passer auprès de non-initiés pour une base militaire après un crash test d’obus fourrés au glaçage, à décorer l’intégralité de mon appartement avec des stickers Halloween, des bougies, des chapeaux de sorcière, des gousses d’ail et j’en passe.

A 20h, tout était prêt : on se serait presque cru au Manoir Hanté de Paris (j’exagère mais à peine ! Quoi ? Vous osez remettre en question mes talents de décoratrice hors pair ? ‘tention hein…). Les toasts engloutis, les smoothies aux yeux gluants descendus, les cupcakes entamés et les paquets de bonbons ouverts, nous nous sommes calées devant Le Cercle 1 et 2 pour finir cette journée riche en frissons comme il se doit ! Bon, d’accord, nous avions 24h d’avance, mais tout semblait plus réel que nature et je mets ma main à couper que les premières invitées parties en douce au début du deuxième film, sous des prétextes nébuleux de métro à prendre, claquaient des dents et des genoux en traversant la cour…

(D'ailleurs ici Halloween ne s'arrête jamais puisque nous sommes allées voir Insidious 2 au cinéma hier soir encore, idée brillante inspirée par toute cette soirée... Tremblez jeunes gens !)






Happy Halloween everyone !



#ParisGamesWeek



Mardi dernier, j’étais invitée à l’avant-première de la Paris Games Week (comme quoi, ça a quand même du bon de travailler chez Orange parfois. Souvent en fait). Je n’y avais encore jamais mis les pieds mais, allez savoir pourquoi, j’étais excitée comme une puce. Vous avez dit jeux vidéos ? Vous avez dit dernières technologies sur le marché ? Vous avez dit foule de geeks venus de France et de Navarre ? J’achète !

Evidemment j’ai tout de suite entraîné mon amie S. dans mon enthousiasme de geek, auquel elle a répondu à l’identique. Nous nous sommes donc retrouvées un poil après 19h, mardi soir, devant l’entrée du Parc des Expos à la Porte de Versailles, totalement hystériques, l’iPhone dégainé, prêtes à photographier le moindre centimètre carré du hall d’exposition. Nous avons été surprises par la file à l’entrée – même si, comme je l’ai appris dès le lendemain matin, c’était rien du tout à côté de la file qu’ont dû se taper les malheureux qui ont dû attendre le jour de l’ouverture officielle pour s’y rendre – mais pas découragées pour le moins du monde.

Vous nous auriez vues en arrivant dans la place : de vraies gamines, courant dans tous les sens, incapables de se mettre d’accord sur la direction à emprunter tant chaque stand nous faisait de l’œil. « Regaaaaaarde, un Mario géant ! », « Eh t’as vu le gigantesque ballon Pokémon ?! », « Viens on va d’abord se chercher un kebab », « MONDIEU c’est la Xbox One !?! » et j’en passe. Je me sentais tellement flotter que j’ai à peine senti mon sac de cinq kilos toute la soirée sur l’épaule (oui parce que je suis quand même à un point de geeketude où je vais à un salon sur les jeux vidéos avec mon propre ordinateur… Hum hum.).

Au final nous avons passé une bonne heure assises sur des petits fauteuils en forme de legos à essayer tous les jeux pour moins de huit ans disponibles sur 3DS (ben quoi ? y’avait personne et je suis une warrior à Power Rangers U.u) avant de sortir de notre transe (« QUOIII ?! Il est déjà 20h30 ?!? ») et d’aller quérir de quoi nous sustenter à la taverne, enfin, je veux dire, au stand de friterie jouxtant le hall d’expo. De la vraie bouffe de geeks pour les filles semblant distinguées que nous étions : frites et nuggets aspergés d’une rasade de ketchup, que nous avons dévorés en regardant des gens se déhancher sur Just Dance. Une fois sustentées nous avons fait un arrêt d’une bonne heure chez Asus pour tester le nouveau Batman sur le dernier et éternel amour de ma vie, et rien ni personne d’autre ne comblera plus jamais mon cœur : le Vivobook S551 LB, avec son écran tactile, sa carte graphique en béton pour un ultrabook, sa résolution à côté de laquelle n’importe quelle personne IRL a l’air complètement pixelisée et son design graphé immitation Macbook. J’ai bien failli mettre mon Packard Bell en vente sur Ebay directement depuis mon iPhone, avant même de sortir du salon, tellement j’ai eu le coup de foudre. Toujours est-il que notre enthousiasme plus que sonore (« CA Y EST ! J’AI TROUVE LA COMMANDE POUR LE FAIRE PLANER !! », « MAIS TABASSE LES CES CONNARDS ! » et autres « BASTOOOOOON » entonnés en chœur) nous a valu de nous faire virer par le charmant monsieur Asus qui nous regardait avec un mélange d’incrédulité et d’inquiétude depuis notre installation devant la Huitième Merveille du Monde, chacune une fesse sur la chaise, et qui a eu l’air bien content de voir une petite file d’impatients s’accumuler derrière le dossier de notre chaise, prétexte idéal pour virer les deux foldingues de là et rendre Bruce Wayne à la postérité.

A la suite de quoi, dépitées de ne pas avoir pu finir notre niveau mais hilares devant notre propre folie, on a oscillé un bon moment entre Xbox et PS4 avant de nous laisser séduire par Assassin’s Creed IV, remplaçant idéal du génial Batman, avec son design exceptionnel que la nouvelle manette avec palet tactile de la PS4 permet d’exploiter à loisir. Une représentante de Sony plus que canon nous a montré les différents raccourcis devant nos yeux émerveillés mais, là aussi nous avons été obligées de céder notre place – heureusement, chez Sony ils ont bien compris que n’importe quel fan dépité repartira quand même avec le sourire du moment qu’on lui distribue un poster et un bandana de pirate, et évidemment nous n’avons pas fait exception.

Le reste de la soirée s’est déroulé à l’identique : un petit passage chez Ubisoft pour voir un vieil ami et prendre des photos de nous en Reines des Geeks sur le trône qui nous est dû, un test du dernier chef d’œuvre de la Square Enix sur 3DS et du nouveau Zelda en passant par un lamentable essai de patin à glace sur Wii avant de nous faire jeter dehors par la team de Nintendo, qui avait l’air sincèrement désolée de nous arracher à notre console bien-aimée. La soirée est passée à une vitesse folle, ce qui m’a confortée dans l’idée qu’il vaut mieux pour moi, mon travail et ma vie sociale que je n’aie pas de console, parce que j’y passerais clairement tout mon temps libre et toutes mes nuits sans m’en rendre compte.

Mais en sortant, bien que les yeux exorbités et explosés par l’omniprésence des écrans, j’ai ressenti une plénitude que je n’avais pas connue depuis… Mes quinze ans, en fait, je crois. Ça m’a fait un bien fou de replonger dans le Moi Geek de mon adolescence, de côtoyer des gens communiquant en raccourcis clavier, déguisés en Pikachu, de croiser Blade dans les allées du hall sans que personne ne s’en étonne, voir des bloggers tourner des vidéos en direct live, prendre des photos avec des zombies et, au milieu de ce joyeux bordel, me sentir plus normale que jamais. À ma place. Oui je suis bizarre, dans la vie de tous les jours, on me trouve souvent excentrique, unique dans mon genre, et souvent on me regarde comme un alien pour telle ou telle raison. Mais dans ce genre d’événements, que ce soit un salon de jeux vidéos, un festival fantastique ou un concert de métal pour ne citer que ces exemples-là, je me sens bien. Personne ne juge, personne ne dévisage, personne ne se pose de questions. Entre gens bizarres, on se comprend ! Ce soir-là, de 19h à 1h, pas une fois je n’ai pensé, pas une fois je me suis pris la tête ou n’ai réfléchi – pour autre chose que résoudre une énigme du Professeur Layton, s’entend. Et ça m’a fait un bien fou !

A quand la prochaine édition ?