lundi 14 octobre 2013

La Vie d'Adèle


Je l'ai enfin vu. La Vie d'Adèle, le film que j'attendais depuis le festival de Cannes. Samedi soir... Avec ma mère. Et je tenais absolument à faire une brève là-dessus avant de perdre toutes les émotions à force d'attendre trop longtemps (j'ai douze minutes : top chrono).

 J'avoue que j'ai un peu craint d'aller voir ce film avec elle, pour plein de raisons diverses et variées. Notamment parce que ce film, j'en étais persuadée, allait me renvoyer à une certaine époque de ma vie  dont ma mère n'a jamais eu que des bribes, cachée derrière son mur d'homophobie - ou ce que je prenais comme tel à l'époque, j'aurais pu dire "coups de couteau" puisque c'est l'impression que ça me faisait, quand j'avais quatorze ans. Et je ne me suis pas trompée. J'ai vu beaucoup de moi en Adèle, un peu de moi en Emma aussi. J'ai ri, j'ai pleuré, partagé les émotions d'une salle pleine à craquer, mais je n'ai pas été déçue.

J'avais lu beaucoup de critiques sur ce film, comme beaucoup de gens je pense, j'avais donc forcément une idée préconçue derrière la tête en entrant dans la salle. C'est vrai, c'était long, pourtant je ne me suis pas ennuyée un instant. C'est vrai, il y avait des scènes qui auraient mérité d'être interdites aux moins de seize ans et je comprends que des gens aient pu être choqués. Moi ça m'a fait un peu rire : beaucoup de clichés sur l'amour lesbien j'ai trouvé, des scènes qui ne ressemblaient pas forcément aux adolescentes auxquelles elles devaient coller. J'ai surtout pensé "mon dieu qu'elles ont dû souffrir pendant l'épilation intégrale parce qu'elle est ni-ckel" (oui c'est à ce point). Mais bon après je veux dire on va pas non plus cracher sur la soupe hein, elles sont toutes les deux magnifiques (leur peau a-t-elle été photoshopée pour avoir l'air si parfaite de si près ? Cette question aussi je me la suis beaucoup posée) alors certes c'est un peu long et un peu intense et ça manque un peu de musique en arrière plan mais bon voilà. Je pense que toutes les lesbiennes célibataires de la terre vont laisser tomber Uporn (joke inside...).

A part ça j'ai beaucoup aimé la manière de filmer, très poétique, très artistiques. Nombreuses ont été les scènes composées comme des tableaux, à la manière d'un véritable artistique, un peu comme le reflet des peintures d'Emma en fait. Tout était à la fois doux et fort, à la fois puissant et faible, à la fois généreux et sur la défensive. Une vraie première histoire d'amour. De celles qui laissent des cicatrices qui ne se referment jamais vraiment. De celles que peu vivent. Un peu comme celle que j'ai vécu. J'ai beaucoup vu de mon passé dans ce film, beaucoup de mon présent aussi. Tout m'a à la fois fait espérer et désespérée. Un joli méli-mélo de sentiments en gros, mais qui vaut définitivement le coup. La fin m'a énervée... Mais peut-être qu'elle est aussi juste que le reste du film. Dans la vie non plus, on ne sait jamais vraiment la fin.

Pour faire court : j'y retourne jeudi.



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